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Mal aigu des montagnes : mode d’emploi

Le mal aigu des montagne (MAM) résulte d’une mauvaise adaptation de l’organisme au manque d’oxygène à haute altitude provoquant un sub-œdème cérébral.
Celui-ci est fréquent au-dessus de 3500 m et survient en 4 à 8 heures après l’arrivée en altitude.

DESCRIPTION :

Les signes cliniques sont :

  • céphalées.
  • insomnie.
  • manque d’appétit.
  • nausées et vomissement.
  • fatigue, lenteur de récupération après un effort.
  • vertige.
  • essoufflement à l’effort.

Les signes cliniques sont au maximum entre la 24 ième et 36 ième heures puis disparaissent en 3 à 4 jours, ils sont prédominant la nuit et au réveil.

La vitesse de montée est déterminante dans le déclenchement du MAM, et d’autant plus si la différence d’altitude entre 2 nuits consécutives est supérieure à 300-500m.

Un exercice musculaire intense favorise son apparition. L’homme et la femme sont égaux face au MAM.
Sa survenue n’est pas dû à un manque d’entrainement physique.
Il évolue vers un œdème cérébral ou pulmonaire dans 0,5 à 4 % des cas.

PRÉVENTION :

  • L’acclimatation : 2 règles : ne montez pas trop vite trop haut, montez haut mais dormez bas. (d’une manière générale, comptez 1 semaine pour une progression entre 3000 et 5000 mètres).
  • Prévention médicamenteuse : Il ne peut être envisagé que par un médecin et pour certaines situations. Il ne faut pas oublier que le MAM est là pour nous rappeler que nous évoluons dans un milieu auquel nous ne sommes pas encore acclimaté.

TRAITEMENT :

L’apparition de signes de MAM doit imposer le repos et la prise d’un antalgique simple (paracétamol).
Si les signes disparaissent le lendemain, l’alpiniste pourra repartir. Dans le cas contraire, le repos à la même altitude s’impose jusqu’à l’amélioration.

En cas de MAM sévère (maux de tête résistant aux antalgiques, vomissement, essoufflement, diminution du volume des urines), une descente immédiate ou une séance en caisson est nécessaire.
Les médicaments sont les corticoïdes (SOLUPRED 8 mg puis 4 mg/6h) et acétazolamide (DIAMOX à des doses minimum de 1,5 g/j).

Il faudra s’abstenir de donner tout somnifère ou prise d’alcool pouvant aggraver le MAM.

FORME PARTICULIERE :

On peut observer pendant la période d’acclimatation l’apparition d’œdèmes (gonflement) des paupière, poignets ou cheville (en particulier chez la femme). Ils peuvent être associés ou non aux signes du MAM mais témoignent toujours d’une acclimatation incomplète.

Relation entre température ambiante et vitesse du vent

Je vous communique un tableau des plus impressionnants. Il donne la valeur de la température apparente en fonction de la température ambiante et de la vitesse du vent.

On peut décomposer le tableau en 3 régions :

  • fond blanc : conditions pour lesquelles un habillement adapté est suffisant pour permettre une activité normale sans danger.
  • fond gris clair : conditions pour lesquelles, équipé d’un vêtement type polaire, seule une activité physique importante et une exposition d’une durée limitée peuvent prévenir une hypothermie.
  • fond gris foncé : conditions pour lesquelles une exposition même de durée limitée présente un danger élévé.

La personnalité de l’alpiniste

D’une manière générale, en faisant la synthèse de plusieurs études sur le sujet, le profil de personnalité de l’alpiniste apparaît de la manière suivante :

  • un niveau intellectuel assez élevé ;
  • une anxiété ;
  • un caractère introverti avec parfois des difficultés d’adaptation sociale ;
  • un non-conformisme ;
  • un individualisme et des relations avec les autres jugées superficielles ;
  • un caractère tenace et ambitieux.

Toutefois, certains auteurs concluent à 2 profils d’alpinistes :

  • un type introverti, anxieux, tendu et présentant une grande sensibilité ;
  • un type dit “tête froide”, indépendant, présentant peu de culpabilité et d’anxiété.

De plus, l’alpiniste appartient à une tendance comportementale de recherche de sensation, pour laquelle il sera prêt à prendre des risques physiques et sociaux. Ce comportement est plus élevé chez les hommes et tend à diminuer avec l’âge.

Enfin, si on étudie les motivations de l’alpiniste, on s’aperçoit que celles-ci sont très différentes selon l’activité et son expérience.
Globalement :

  • Les alpinistes débutants recherchent un apprentissage, la maîtrise de techniques, un changement de cadre de vie et une certaine reconnaissance sociale de leur activité ;
  • L’alpiniste expert s’orientera vers l’envie de donner aux autres, de mettre en œuvre une créativité et d’utiliser leur esprit ;
  • La pratique de l’alpinisme en groupe sera motivée par l’amitié et un fonctionnement social collectif.